Pianiste au parcours dit « classique »: diplômée du CNSM de Paris dans les classes de piano,
musique de chambre, accompagnement vocal, Christelle Abinasr mène une carrière
aussi diverse que variée.
Comment en êtes-vous vous venu à la musique?
La chose est simple… j’ étais dans mon parc pendant que ma mère jouait et enseignait le piano!
Je n’avais plus qu’à me hisser de mon parc pour faire trois notes…ce que j’ai fait.
J’ai aussi abordé le violoncelle et la percussion mais le piano est vraiment mon instrument.
Ceci dit dès que je peux intégrer une percussion dans mes spectacles, je le fais!
Avez-vous eu des rencontres déterminantes?
La vie m’ a donné la chance de croiser plusieurs Maîtres qui m’ont transmis des notions
qui ont vraiment orienté mon chemin:
Jacques Rouvier et Prisca Benoit avec qui j ai travaillé dès l’âge de 13 ans m’ ont transmis
la rigueur, la passion de rechercher à mon instrument.
Puis Henri Barda et Isabelle Dubuis au CNSM m’ ont permis de m' affirmer artistiquement et
de considérer le piano comme un orchestre.
La classe d' accompagnement d' Anne Grappotte par la suite a développé ce nouvel aspect:
le piano est un champ vaste de découvertes sonores et de modes de jeux, c est aussi pour cela
que j’ aime jouer des transcriptions et à en réaliser puisque je suis éditée pour cela chez
Hody Musique.
Enfin je pense aussi à Jeff Cohen à la fin de mes études qui m’ a ouvert à une autre dimension
à l’instrument: la prise de conscience du corps, la respiration, la transmission du son et
de la pensée musicale, la capacité à réinviter sa relation à l instrument.
Un grand merci à eux.
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Avez-vous un répertoire de prédilection ?
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Je dirais que j’ai des répertoires de prédilection à des périodes différentes…
Par exemple en ce moment j’envisage d’aborder des oeuvres pour piano ( et transcriptions) de Strauss, Mahler, Brahms pour un futur récital.
Hier je jouais en sonate avec le fabuleux artiste Volodia van Keulen dans un programme consacré à Schnittke, Tsintsadze, Franck, Piazzolla.
Dans d’autres projets, je joue Ravel, Debussy, Schumann ou des compositeurs de musique contemporaine.
Cette année aussi, je déclamais sur scène quelques fables de la Fontaine dans notre spectacle avec Frank Gétreau et Lucile Pessey..
On a pu aussi m’ entendre dans le concert opus 21 de Chausson, également dans le Pierrot Lunaire de Schoenberg.
L' an passé je jouais du célesta dans l’ orchestre Philharmonique de Marseille ou du Tango Nuevo au piano...
Je dirais que le choix du répertoire se décide au fil des rencontres et l'enthousiasme du moment.
Que ce soit pour le répertoire solo, musique de chambre ou toute autre formation, je garde perpétuellement cette soif de m’enrichir
de nouveaux projets, d' aborder différentes esthétiques et de collaborer aussi avec de nombreux artistes.
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Comment choisissez-vous vos programmes de disques?
Je me lève un matin avec une idée nouvelle et la recherche commence.. c’est comme çà que cela s’est passé pour mes deux disques
enregistrés avec le Label Disques Fy & du Solstice « Astor Piazzolla, la musique de Buenos Aires » et « Ode à la Milonga ».
Comment envisagez-vous votre avenir?
Poursuivre ce chemin, qu’il soit riche d’expériences, de belles rencontres comme il l’ est actuellement.
Marseille, Mai 2025
